ALLOCUTION DE SIMONE GBAGBO, 1ère EDITION DES JOURNÉES DU MILITANT DÉNOMMÉE "JOURNÉES DIAGOU GOMONT"
(Hôtel Belle-Côte, le 14 février 2020)
VŒUX ET REMERCIEMENTS
Je voudrais, à l’entame de mon propos, m’acquitter d’un agréable devoir : celui d’adresser à tous et à toutes, mes vœux de Bonne, Heureuse et Sainte Année 2020.
Je voudrais ensuite remercier le Fédéral KORÉ Antoine et son bureau pour avoir bien voulu m’associer aux festivités marquant la 1ère édition des journées du militant dénommées "Journées DIAGOU Gomont".
Mes remerciements particuliers aux Vice-Présidents KETY Lansiné et AKOUN Laurent, respectivement Co-parrain et Conférencier de la présente cérémonie.
Je voudrais enfin mettre un point d’honneur à saluer la famille de Feu DIAGOU Gomont, ici présente.
Permettez-moi de vous transmettre les salutations du Président Laurent GBAGBO et vous dire qu’il se porte bien, et qu’au niveau de sa procédure judiciaire à la CPI, nous avons de très bonnes raisons de demeurer optimistes.
Pour revenir à notre présente cérémonie, je veux vous dire que je suis heureuse et fière d’être parmi vous ce matin, pour participer à ces journées du militant qui visent un double objectif :
Premièrement : Rendre un hommage solennel à un illustre camarade de lutte, Feu DIAGOU Gomont, pour son engagement et ses actions en faveur du rayonnement du FPI à Cocody et dans tout le District d’Abidjan ;
Deuxièmement : Mobiliser à travers des actions récréatives et sportives, les militants et sympathisants du FPI ainsi que toute la population de Cocody, pour la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020.
HOMMAGE A DIAGOU
Famille de Feu DIAGOU Gomont, Je tiens à vous remercier de nous avoir donné DIAGOU Gomont. En effet, il a été dès le départ, l’un de nos militants qui avaient bien compris la vision du FPI. Il avait bien compris le défi que lançait le Président Laurent GBAGBO aux électeurs et à toute la communauté ivoirienne, quand il disait : "Donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai".
Une façon majeure de rendre le pouvoir, c’était d’activer la décentralisation de la Côte d’Ivoire.
DIAGOU Gomont qui avait bien compris cette vision, s’est investi pour la matérialiser, l’expérimenter. Il a, pour ce faire, su mobiliser ses troupes pour arracher la victoire et permettre au FPI de gérer notre prestigieuse commune de Cocody.

A la tête de cette commune, il a fait preuve de maitrise dans la gestion d’une entité décentralisée grâce au savoir-faire et la connaissance qu’il s’est efforcé d’acquérir.
Il a travaillé à l’embellissement de cette commune en y implantant des objets d’art, des monuments aux carrefours. Monuments malheureusement détruits après la crise postélectorale.
Sensible à la souffrance des autres, il n’a pas hésité tant qu’il le pouvait, à trouver de l’emploi pour les membres du Parti.
Quand je remonte plus loin dans mes souvenirs, je me remémore un DIAGOU qui, bien avant d’être Maire, était un militant qui n’avait pas hésité à mettre sa cour personnelle à la disposition du Parti. Il avait fait de sa cour personnelle, le siège du Parti, dans sa fédération.
Je l’ai connu très tôt, parce qu’un des immeubles de sa famille, a servi de siège au GRTO, qui fut un puissant instrument de recherche sur la tradition orale et la culture des peuples en Côte d’Ivoire.
Sa famille était "multi-partisane", mais il ne s’est pas laissé intimider et a fini par imposer sa vision, à l’ensemble de sa famille.
DIAGOU Gomont fait partie de cette race de militants que tout Parti politique, voudrait toujours avoir.
Il est malheureusement parti trop tôt, et dans des conditions difficiles. Yako à nous tous. Inspirons-nous des valeurs qu’il a porté de son vivant pour continuer la lutte.
CONDITIONS POUR RELEVER LES DEFIS ÉLECTORAUX
Pour le peu que je sais de la Fédération de Cocody, depuis le 4e congrès ordinaire du Parti, tenu les 03 & 04 août 2018 à Moossou, vous avez abattu un travail honorable, à savoir :
La redynamisation des sections
L’organisation des élections des SG des 30 sections que compte la Fédération de Cocody
L’organisation des cérémonies d’investiture desdites sections.
C’est un bon travail et je vous invite à continuer dans cette dynamique pour préparer les cadres du Parti, les animateurs des structures de base et les militants à relever les défis électoraux qui nous attendent et qui exigent de nous des conditions à remplir.
Quelles sont ces conditions pour relever les défis électoraux ? Et quelles sont les tâches qui attendent les fédéraux ?
Renforcer les capacités des animateurs des structures de base et des militants.
Nous avons eu écho du grand engouement que le renouvellement des structures de base a suscité ici à Cocody. De sorte que l’on peut affirmer aujourd’hui que le FPI à Cocody, a fait sa mue et qu’un renouvellement de la classe politique s’est opéré.
Mais tous ces nouveaux dirigeants (Fédéraux et leurs bureaux, Membres élus du Comité Central, SG de Section et leurs bureaux, SG de Comité de base et leurs bureaux) maîtrisent-ils suffisamment leur instrument de lutte, le FPI, sa vision, son idéologie, son projet de société et son programme de gouvernement ? Sont-ils capables au cours d’une campagne électorale de les expliquer et de les promouvoir ? Pas si sûr.
C’est pourquoi, il faut, me semble-t-il, accorder la priorité au renforcement des capacités des animateurs des structures de base du Parti.
Il s’agira donc ici, de former tous les animateurs des structures de base du Parti, afin qu’ils deviennent des citoyens à l’esprit transformé, délivré de toutes les chaines de l’Afrique précoloniale et postcoloniale. Des citoyens pétris de valeurs, de connaissances, de sciences et donc capables d’édifier la Côte d’Ivoire nouvelle.
Il faut que nous ayons à cœur d’acquérir les valeurs humaines, spirituelles et intellectuelles qui nous permettraient de transformer la Côte d’Ivoire, ses mentalités, ses caractères, ses ressources naturelles, sa culture, etc
Il s’agira également de former tous les animateurs des structures de base du Parti à la connaissance :
- De la vision du parti;
- De l’idéologie du Parti;
- Du projet de société et du programme de gouvernement du Parti;
- Des textes fondamentaux qui régissent le fonctionnement du Parti;
- Faire un travail de recrutement;
Recruter de nouveaux militants, c’est aller à l’assaut de la population pour attirer les électeurs et ratisser large. Pour ce faire, les Fédéraux et les SG de sections doivent avoir une juste connaissance :
- De la culture des populations vivant sur le territoire de la fédération ou de la section;
- Des données historiques, économiques, sociales et sociologiques de leur territoire;
- Des leaders d’opinion (Autorités coutumières et religieuses, Responsables d’ONG et d’associations, etc.);
- Des responsables de l’administration (Préfets et Sous-Préfets et autres Autorités techniques);
- Des problèmes des femmes et des jeunes;
- Des zones de faible et de forte implantation du Parti;
- Des statistiques des dernières élections (Résultats des candidats du Parti et ceux des autres partis).
C’est un travail scientifique, méticuleux d’établissement de la monographie de chacun de vos territoires de compétence qu’il faut rapidement engager et achever. Préparer les militants et sympathisants aux élections ;
Le congrès de Moossou, a fait deux recommandations majeures relativement aux élections :
Première recommandation : La participation du FPI à toutes les élections.
Deuxième recommandation : Le refonte des conditions de création des fédérations avec en pôle position, le découpage selon les circonscriptions électorales.
Si le congrès de Moossou a pris ces décisions, c’est pour donner au Parti toutes les chances de reconquérir le pouvoir d’Etat, à la prochaine élection présidentielle et aux élections locales à venir.
Il convient d’insister sur le fait que les organes de base du Parti dont les fédéraux sont la pierre angulaire, ont un rôle crucial à jouer dans la reconquête du pouvoir d’Etat.
Les fédérations doivent être de véritables machines à fabriquer des élus dans leurs circonscriptions électorales respectives, à commencer par le plus illustre de nos candidats, le Président Laurent GBAGBO pour l’élection présidentielle a venir.
En effet, pour gagner les élections, les fédérations doivent s’impliquer à fond afin de :
- Maîtriser les instruments électoraux, c’est-à-dire :
La CEI centrale et ses représentations locales, toutes les opérations de vote, toutes les chaînes de résultats, les organes d’observation et de régulation; le contentieux électoral
- Conduire efficacement le processus électoral, c’est-à-dire :
La maîtrise des structures centrales et locales de la CEI
L’affichage des listes électorales et la révision de ces listes
- Le choix des présidents de bureaux de vote
- La sécurisation du processus électoral
En conséquence, le fédéral et son équipe choc, doivent maitriser parfaitement : le nombre de bureaux de vote dans la fédération, le nombre d’inscrits dans chaque bureau de vote, les adresses et les domiciles des électeurs dans toute la fédération.
Ils doivent se donner la capacité de :
- Prendre langue avec les électeurs avant les temps de vote
- Faire, autant que faire se peut, connaissance avec chacun d’eux
C’est la raison pour laquelle ce travail doit être très décentralisé. Tous les militants doivent y être impliqués.
Mobiliser les électeurs, Mobiliser les fonds et mettre en place les stratégies de campagne. Il s’agit de :
- Contrôler le processus du choix des candidats FPI et/ou ceux issus des alliances et des animateurs de la campagne;
- Gérer rigoureusement les stratégies nationales et régionales des campagnes;
- Mobiliser les ressources financières et matérielles;
- Former et mobiliser les électeurs sur le terrain, les former à s’inscrire sur la liste électorale, reconnaître leurs noms sur ladite liste, reconnaître leur candidat sur le bulletin de vote.
Voter. Mobiliser les militants et sympathisants du Parti, les électeurs en général. Il s’agit de :
Mettre en œuvre des actions de masse pacifique pour obtenir du pouvoir, des conditions d’élections transparences, justes et équitables.
LA RÉUSSITE DE LA RÉCONCILIATION
Le dernier défi qui s’impose à nous, est celui de la réussite de la réconciliation. Deux actes forts ont déjà été posés sur cet axe :
Le Président Laurent GBAGBO a rencontré le Président Henri KONAN BÉDIÉ, ouvrant de la sorte, les discussions et le réapprentissage de la vie commune apaisée, entre citoyens ivoiriens de bords politiques et de visions politiques différents, mais tous animés par le même profond désir de bâtir pour nos enfants et nos petits-enfants, une vraie nation, une patrie ivoirienne moderne, développée, prospère, réunifiée ; "la patrie de la vraie fraternité".
Le Président Laurent GBAGBO a rencontré le Premier Ministre Affi N’GUESSAN, entrainant de la sorte, tout notre parti, le FPI, dans un exercice grandeur nature de réconciliation réelle et véritable, entre deux fratries -de la même famille-.
Le train de la réconciliation nationale, est donc en marche. Entrons dans ses wagons sans crainte, avec assurance et enthousiasme.
Armons-nous de grandeur d’âme, d’esprit, de dépassement et de pardon. Encore quelques couleuvres à avaler ; encore quelques coups d’éponge à passer sur nos cœurs ; encore quelques sauts à opérer pour laisser derrière nous, les trahisons d’hier, les injures et les vexations d’hier, les humiliations, les arrestations et les emprisonnement d’hier ; les pertes incommensurables.
Secouons tout cela car le temps présent est à la victoire, à la joie de retrouver un Parti fort, une nation forte, apaisée, de nouveau sereine et "bonne vivante".
Le train est prêt à embarquer tout le monde, FPI, PDCI, EDS, CDRP, RHDP, nationaux, étrangers vivants en Côte d’Ivoire.
CONCLUSION
Comme je le disais aux jeunes de la JFPI, samedi dernier, les défis sont importants, les enjeux sont extrêmes mais nous n’avons pas droit à l’échec.
Nous pouvons commettre des erreurs mais nous n’avons pas droit à l’échec.
Mettons-nous tous au travail !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire, qu’Il bénisse le peuple de Côte d’Ivoire, qu’Il bénisse le FPI réconcilié fort et victorieux.