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DUEKOUE : FÊTE DE LA LIBERTÉ : TEXTE INTÉGRAL : ALLOCUTION DE MADAME SIMONE EHIVET GBAGBO

Mesdames et Messieurs,

Avant même de commencer, je souhaiterais que nous nous tenions debout pour faire hommage à toutes ces personnes qui ont perdu la vie ici dans le Guemon, dans le Cavally, dans le pays Dan, mais également dans toute la Côte d’Ivoire. Levons-nous, s’il vous plaît, pour une minute de silence.


.....................Observation de la minute de silence........................


Merci.

Messieurs et Mesdames les Vice-présidents du Front Populaire Ivoirien,

M. ASSOA Adou, Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien,

Vous tous, Membres du Secrétariat Général,

M. Hubert OULAYE, Président du Comité de Contrôle,

Et vous tous, Membres du Comité de Contrôle,

Mesdames et Messieurs, Secrétaires de Fédérations, de Sections, de Comités de base ; Militants simples, Représentants ici le Front Populaire Ivoirien, Mesdames et Messieurs, Membres des Partis frères, qui aviez accepté de faire le déplacement jusqu’ici ; Membres des associations sœurs, qui aviez accepté de faire le déplacement pour fêter avec nous la fête de la liberté : Dr AKAN’Zi, Mme BRO Grebé, M. le Vice-Président de l’UNG, M. BOHUI ; Autorités traditionnelles de tout le Guemon, vous nous avez fait l’honneur de venir participer à notre fête,


Militants, Militantes,

Population du Guemon,

Nous sommes très heureux d’être ici aujourd’hui, dans le Guemon.

Nous sommes venus participer à une fête.

Au Front Populaire Ivoirien, nous avons l’habitude chaque année de fêter la liberté, mais je voudrais commencer par remercier toutes les autorités pour l’accueil que nous avons reçu ici : les autorités administratives qui nous ont vraiment honorés, qui nous ont reçus, qui nous ont fortifiés, qui nous ont salués. Je voudrais annoncer à toute l’Afrique, au monde entier qu’aujourd’hui le Front Populaire Ivoirien fête sa 20 fête de la liberté. C’est une fête qui concerne tous les démocrates d’Afrique, tous les démocrates du monde. C’est une fête qui concerne tous les peuples en lutte. Mais c’est une fête qui concerne tous les habitants de la Côte d’Ivoire. Et c’est une fête qui concerne encore plus particulièrement tous les habitants, tous les militants du Front Populaire Ivoirien. La fête de la liberté est une fête que le Front Populaire Ivoirien a décidé d’organiser chaque année parce que ceux qui sont un peu âgés savent que pendant longtemps en Côte d’Ivoire ici, nous avons vécu sous le régime du parti unique ; tout était unique ici : la politique était unique, la pensée était unique, la jeunesse était unique, le syndicalisme était unique, le militantisme était unique ; et c’était difficile pour les démocrates en Côte d’Ivoire, c’était difficile pour ceux qui aiment exprimer la liberté pour faire avancer la nation en Côte d’Ivoire ; et il a fallu battre le pavé, il a fallu pendant des années, des années, battre le pavé; et puis un jour, le Président Houphouet et le parti unique ont compris que si on veut que le pays aille de l’avant, il faut que nous puissions faire exprimer toutes les pensées dans le pays ; et un 30 Avril, le Président Houphouet et le PDCI, au sortir d’une de leurs grandes réunions, ont décidé que désormais le multipartisme peut s’exprimer en Côte d’Ivoire.

Nous venions de gagner un de nos principaux combats. Et nous l’avions gagné sans prendre les armes, parce que nous-là au Front Populaire Ivoirien-là, nous n’avions pas confiance dans les armes, nous n’avions confiance dans les victoires qu’on obtient avec des armes.

Et le PDCI a été obligé d’annoncer que désormais il y a le multipartisme en Côte d’Ivoire. C’était la liberté.

Tout n’était pas réglé hein ! Tout n’est toujours pas réglé ! Mais au moins, théoriquement, on venait d’obtenir le droit de ne plus avoir une pensée unique, mais le droit d’avoir plusieurs pensées dans le pays, et d’avoir l’opportunité de conjuguer toutes les pensées pour réaliser, réussir le développement, le progrès de la Cote d’Ivoire. C’est ça la fête de la liberté, c’est pour ça que nous l’avions appelé fête de la liberté.


A partir de ce jour-la, nos partis mêmes ont pu se lever, aller se déclarer au Ministère et le Ministère de l’intérieur ne pouvait plus refuser de nous reconnaître. Et le Front Populaire Ivoirien est né, et les autres partis ont suivi : Partis de gauche, Partis de droite ; les autres partis ont suivi ; et puis nous avons le multipartisme en Cote d’Ivoire.

Nous fêtons aujourd’hui, la 20 édition du multipartisme, de la fête de la liberté

en Cote d’Ivoire ; nous célébrons donc la liberté.

Nous célébrons la lutte, la victoire que nous avons obtenue pour donner la chance au bien-être d’exister en Côte d’Ivoire, à la justice d’être pratiquée en Côte d’Ivoire ; la chance de donner au peuple ivoirien la possibilité de vivre en paix ; la chance donnée à la Côte d’Ivoire toute entière, aux fils de la Côte d’Ivoire toute entière, aux populations vivant en Côte d’Ivoire, de respecter l’avis des autres, de respecter les choix des autres, de respecter les gouts des autres, de respecter les pensées des autres, de respecter les opinions des autres. C’est ça la fête de la liberté.

Nous célébrons ici la vie, tout simplement.



Si tout le monde était comme le Front Populaire Ivoirien, jamais nous n’aurions eu de guerre dans notre nation. Si tout le monde adhérait aux valeurs du Front Populaire Ivoirien, jamais quelqu’un ne se lèverait, ne prendrait des armes pour s’imposer au pouvoir dans notre nation. Souvenez-vous, même au temps fort du Président Houphouet-Boigny, même lorsqu’il crachait du feu, GBAGBO Laurent disait : « Asseyons-nous et discutons », « Asseyons-nous et discutons » !

Et je le redis encore aujourd’hui : « Asseyons-nous et discutons ».

Nous sommes donc rassembles aujourd’hui pour célébrer la liberté, pour célébrer la vie.

Nous sommes rassembles aujourd’hui également pour continuer notre lutte pour une vie meilleure dans notre nation.

C’est la raison pour laquelle, le camarade Aboudramane Sangare a choisi de venir fêter la fête de la liberté ici àDuekoué.

Duekoué, vous avez souffert ; Duekoué, vous avez tremblé ; Duekoué, vous avez été tortures.

C’est vrai que ce n’est pas Duekoué seulement qui a souffert ;

C’est vrai que tout le pays Wêa souffert ; c’est vrai !

C’est vrai que dans d’autres régions de la Côte d’Ivoire, des gens ont souffert, des gens sont morts ;

C’est vrai qu’àSinfra, ils sont rentres dans les hôpitaux pour tuer les blesses, les malades qui étaient hospitalises ;

C’est vrai que dans la région de Lakota, il y a des villages qui ont disparu de la carte après le 11 Avril ;

C’est vrai qu’à Issia, ils sont aussi rentrés dans les hôpitaux, ils ont blessé, tuéles gens qui étaient malades, hospitalisés couchés sur les lits ; c’est vrai.

Mais ce qui a eté vécu ici dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, c’est quelque chose d’intenable, c’est quelque chose d’inacceptable ; et quand le SGA dit que : il y avait un génocide ici ; je dis oui, tu as raison. Il y a eu un génocide ici. Et il est important que le monde entier le sache ; que nous savons, que nous avons vécu, que nous avons expérimenté, que nous avons souffert le génocide ici.


C’est pour ça que je dis aux parents Wê, aux frères Wê ; je vais le dire dans ma langue parce que si je le dis en Wê, peut-être que vous allez fuir, et puis laisser la fête-là. Donc je vais le dire dans ma langue ; dans ma langue, on dit simplement : « Yako », « Yako », « Yako ».

On me dit qu’en Wê, on dit : « Hawdohi », « Hawdohi », « Hawdohi ».

On est venu à Duekoué pour dire làoùil se doit, que pendant toute cette crise ivoirienne, il y a eu dans notre pays, des faits, des blessures et des conséquences des blessures qui sont des choses qu’on ne doit pas oublier.

Ces faits-la, ces blessures-la, aujourd’hui, réclament réparation.

Nous sommes venus ici pour dire au monde entier, et particulièrement à ceux qui aujourd’hui sont les responsables du pays et qui dirigent la Côte d’Ivoire ; et qu’ici, nous appelons la restitution de tout ce qui nous a été pris.

Aujourd’hui ici, nous appelons réparation, nous appelons restitution, nous appelons reconnaissance du génocide.

Mais quand nous appelons cela, ce n’est pas parce que nous voulons retourner à la guerre, parce que nous nous considérons qu’il n’y aurait jamais dû avoir de guerre dans notre nation, et nous disons que nous ne voulons plus jamais avoir de guerre dans notre nation.

Nous disons que cette guerre que nous avons eue dans notre nation, a provoqué des conséquences terribles dans les cœurs, dans les esprits, dans les âmes, dans les poches des populations ivoiriennes. Et chacun doit s’engager, chacun à son niveau doit s’engager pour que plus jamais nous ne vivions cela dans notre pays. Je ne vais aller tellement plus loin parce que le grand discours va être prononcé demain. C’était juste un petit rappel des faits ; pour dire que cette fête-là, elle nous tient à cœur. Si elle est une fête pour commémorer les morts, les souffrances, les sacrifices ; c’est aussi une fête pour démontrer par la joie que nous vivons ici que le pays Wê ne s’est pas effondré, que la Côte d’Ivoire ne s’est pas effondrée ; que le triomphe de la vie-là est là, et nous l’expérimentons maintenant tous les jours.



Nous sommes là pour fêter également un peuple Wê debout, un peuple Wê vaillant, un peuple Wê désireux de passer outre pour aller de l’avant, un peuple Wê prêt à pardonner et à faire l’effort qu’il faut pour que plus jamais dans la Côte d’Ivoire, nous ne connaissions encore des souffrances, des morts, des gens découpés, des guerres ; plus jamais.

Et que les Gueres sont prêts à faire leur part.

Est-ce que les Gueres sont prêts à faire leur part ?

Et que le FPI est prêt également à aider à faire sa part.

Parce que c’est la seule solution pour que notre pays-là redevienne la Côte d’Ivoire que nous aimons, la Côte d’Ivoire que nous souhaitons, la Côte d’Ivoire que nous voulons laisser en héritage à nos enfants.

C’est pour ça que j’appelle Koua, je lui dis Merci pour ce travail, parce que le FPI l’a voulu mais toi tu l’as réalisé à cœur vaillant.

Félicitations pour le travail qui est fait, je suis sure que demain tu recevras encore d’autres félicitations.

Félicitations pour le travail de mobilisation qui a eté fait.

Félicitations pour l’organisation de tout cela.

Félicitations pour la victoire sur les épreuves que tu as traversées.

C’était un défi, et un défi est fait pour être relevé.

Si on ne relève pas les défis dignement, c’est qu’on n’est pas encore un homme mûr. Là tu viens de nous démontrer que tu es un homme mûr.

Que le Seigneur te bénisse.


Pour finir, je déclare ouverte la 20 fête de la liberté de Duekoué 2019.

Je vous remercie.

Vive le Front Populaire Ivoirien !

Vive la Côte d’Ivoire !

Vive la Côte d’Ivoire !

Vive la Côte d’Ivoire !



MADAME SIMONE EHIVET GBAGBO

DUEKOUE

le 26 Avril 2019

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